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23 nov. 2017

Faut-il vraiment limiter la population mondiale pour sauver la planète ?

Les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié des émissions de CO2.

Faut-il vraiment limiter la population mondiale pour sauver la planète ?
par Sophie Chapelle, bastamag.net, 17 novembre 2017

La question revient fréquemment dans les débats sur le changement climatique : l’augmentation de la population constituerait l’une des principales menaces pour l’équilibre planétaire. Les pays pauvres, et particulièrement l’Afrique avec sa forte croissance démographique, sont implicitement visés. Pourtant, un Africain pollue vingt fois moins qu’un Nord-américain. Si la question démographique se pose à long terme, elle risque d’être utilisée pour évincer les vraies priorités et responsabilités : une meilleure gestion et répartition des ressources et une remise en cause du modèle consumériste.

C’est une alerte solennelle qui permet de remettre l’urgence climatique au cœur des débats. Le 13 novembre, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays ont publié un cri d’alarme sur l’état de la planète pointant la « trajectoire actuelle d’un changement climatique potentiellement catastrophique » et un « phénomène d’extinction de masse » [1]. Si ce texte, largement relayé par les médias, souligne l’échec des gouvernements à réévaluer le rôle d’une économie fondée sur la croissance, il met surtout l’accent sur « la croissance démographique rapide et continue » perçue comme « l’un des principaux facteurs des menaces environnementales et même sociétale ». Qu’en est-il vraiment ?

Un Nord-américain pollue vingt fois plus qu’un Africain



Quels sont les pays visés lorsque l’on aborde la question démographique ? En quinze ans, la population mondiale est passée de 6 milliards à 7,5 milliards d’humains. Selon les données 2016 de la Banque mondiale, ce sont principalement les pays de l’Afrique subsaharienne (Guinée équatoriale, Niger, Angola, Ouganda...) qui connaissent actuellement les taux de croissance démographique les plus élevés du monde. Selon les projections des Nations-Unies, l’Afrique représenterait 54 % de l’augmentation de la population mondiale entre 2015 et 2050 et 83 % de l’augmentation entre 2015 et 2100 [2].

Si la population africaine se retrouve dans le viseur, sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre (GES) est pourtant très faible. Dans leur étude « Carbone et inégalité : de Kyoto à Paris » publiée en novembre 2015, les économistes Lucas Chancel et Thomas Piketty rappellent que chaque consommateur nord-américain émet en moyenne 22,5 tonnes d’équivalent CO2 (tCO2e) par an, soit presque deux fois plus qu’un habitant d’Europe de l’Ouest (13 t), trois fois plus qu’un résident du Moyen-Orient (7,6 t), et quatre fois plus qu’un Chinois (6 t). A l’inverse, les habitants d’Asie du Sud et d’Afrique émettent environ 2 tonnes d’équivalent CO2, bien en dessous de la moyenne mondiale qui s’établit à 6,2 tCO2e par habitant, et vingt fois moins qu’un Nord-Américain ! [3]
Les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié des émissions de CO2

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