Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

10 févr. 2017

Genève : L’Etat élabore une stratégie de promotion et de prévention de la santé

Cet article qui parle d'une stratégie de la prévention à tous les âges de la vie des habitants de Genève pour "vieillir en bonne santé" est très important : Voici une occasion d'aborder la question de l'exposition au rayonnement de radiofréquence émis par les technologies sans fil, car elle contribue à l'explosion des maladies chroniques, de l'électrohypersensitivité, de la dépression, et d'autres troubles de santé. 

Genève veut aider ses habitants à vieillir en bonne santépar Sophie Davaris, Tribune de Genève, 9 février 2017

L’Etat énonce des objectifs ambitieux mais reste vague quant à leur réalisation

Un Genevois vit en moyenne 80 ans; une Genevoise 85 ans. Mais l’espérance de vie en bonne santé se limite à 67 ans*. Genève souhaite combler ce fossé en maintenant plus longtemps ses habitants en forme. Le Canton nourrit même l’ambition de se situer à l’avant-garde en matière «d’espérance de vie en bonne santé et de bien-être physique, mental et social» en 2030. Comment? En misant sur la prévention à tous les âges de la vie. Le Conseil d’Etat a dévoilé hier ses bonnes intentions, sans trop entrer, pour l’heure, dans le détail de leur concrétisation.

Les défis ne manquent pas

Actuellement, la prévention ne représente que 2% des coûts de la santé. Insuffisant, selon le conseiller d’Etat Mauro Poggia, responsable de la santé (lire l’interview). Les défis ne manquent pas. Dans un contexte de vieillissement de la population et d’accroissement des coûts de la santé, Genève fait face à une augmentation des maladies chroniques, des troubles psychiques et musculo-squelettiques. Notre canton se distingue également par de frappantes inégalités sociales (face au diabète ou au cancer par exemple) et des comportements individuels néfastes pour la santé.
Pour améliorer le tableau, l’Etat a donc élaboré, pour la première fois, une stratégie de promotion et de prévention de la santé. Il entend jouer sur plusieurs leviers car, rappelle-t-il, l’état de santé est influencé par plusieurs facteurs: les conditions socio-économiques et le style de vie (40 à 50%), les prédispositions génétiques (20 à 30%), l’environnement (20%) et en dernier lieu le système de soins (10 à 15%), selon l’Office fédéral de la santé publique.

Huit axes

Encore très théorique, la stratégie se déploie sur huit axes. Pour corriger les inégalités, l’Etat veut promouvoir des conditions favorables à la santé et soutenir les plus vulnérables, afin d’éviter qu’ils renoncent aux soins. Cela signifie agir sur l’emploi, l’éducation, la cohésion sociale, l’illettrisme, la pauvreté. Mais aussi renforcer la participation sociale, l’accès à la culture, l’intégration des étrangers, la formation et l’insertion professionnelle… Un programme bien vaste.

Cultiver nos fruits

Un peu plus concrètement, l’Etat souhaite transformer l’environnement afin de le rendre propice à un mode de vie sain. Cela passe par la réduction des risques sanitaires (en limitant l’exposition à des substances toxiques) et l’aménagement du territoire. Pour encourager la mobilité douce et l’activité physique, les autorités veulent favoriser les pistes cyclables et les zones piétonnes, créer des zones calmes, développer des infrastructures sportives et des loisirs actifs en ville, aménager des espaces verts, des lieux de rencontre et de détente sans nuisances. Cela implique également de promouvoir une alimentation saine, de faciliter l’accès à des marchés de produits frais locaux ou d’encourager les gens à cultiver leurs propres fruits et légumes.
Prendre sa santé en main

Le Canton veut inciter chacun à prendre sa santé en main en développant une information de santé accessible et adaptée aux différents publics (traduite en plusieurs langues). Le Canton imagine des mesures aussi variées que des offres de sevrage tabagique, des informations sur la manière de se nourrir sainement avec un petit budget ou des offres de dépistage…

Désireux d’influer sur tous les âges de la vie, le plan cantonal vise à garantir des conditions favorables à la santé dès la naissance, à favoriser le développement des jeunes sur les plans intellectuel, psychosocial, affectif et professionnel tout en les protégeant des comportements à risques.

Le bien-être au travail

A l’âge adulte, la priorité consiste à promouvoir de bonnes conditions de travail et à prévenir les accidents de travail. L’Etat souligne l’importance de la prévention des troubles psychiques. Face au défi du vieillissement, Genève vise à maintenir l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées le plus longtemps possible. Des mesures favorisant les liens sociaux, une activité physique adaptée, une alimentation équilibrée doivent permettre de réduire les risques de chute ou de dépression. Mieux détecter les maladies chroniques devrait également permettre de rester le plus longtemps possible dans le lieu de vie de son choix.
Sophie DAVARIS

«Nous sommes très ambitieux»

«C’est la première fois que Genève déploie un plan de prévention de la santé et selon moi, c’est une première suisse», déclare Mauro Poggia, conseiller d’Etat responsable de la Santé, qui se félicite de cette initiative.

La prévention représente une toute petite part (2%) des coûts de la santé. Peut-on la développer?
On le peut évidemment. La difficulté consiste à convaincre le parlement d’investir dans la prévention, sans dépouiller le budget des HUG. Pourtant, l’opération serait rentable car un franc investi dans la prévention permet d’en économiser vingt dans les quinze ou vingt ans à venir.

En période de restriction budgétaire, où trouver l’argent?
La prévention ne passe pas forcément par davantage d’argent. Il faut surtout de la volonté pour inciter, par exemple, les gens à délaisser la voiture pour la mobilité douce. Favoriser un urbanisme respectant la qualité de vie ne coûte pas forcément plus cher que favoriser un environnement générateur de stress.

Votre plan relève que la dépression coûte 600 millions de francs par an à Genève. Comment l’Etat peut-il la prévenir?
L’Etat peut agir sur la qualité de vie au travail, en incitant les employeurs à être plus attentifs au cadre et aux conditions de travail de leurs employés, déjà pour la simple raison que cela augmentera leur productivité. Les employés eux-mêmes peuvent veiller et donner l’alerte s’ils voient un collègue dériver. Notre culture ne va pas dans ce sens. Notre vision de la santé consiste avant tout à soigner les maladies. Pas à être attentif à la qualité de vie et à ce que nous pouvons faire en amont. Nous aimerions développer l’idée que l’on construit sa santé dès la naissance, par une foule de facteurs, qui font que l’on se sentira bien ou mal dans sa peau en vieillissant. En ce sens, notre action est remarquable: elle suppose une vision.

Quid de la mise en pratique? Le plan paraît encore bien vague…
Il est vrai que l’on peut rester sur sa faim à la lecture de ce document théorique. Il s’agit d’une étape intermédiaire mais indispensable avant d’envisager des actions pratiques pour 2017-2020. Cela se fera d’ici à un an. Nous avons été extrêmement ambitieux. La mise en œuvre sera difficile et dépendra de la bonne volonté des différents acteurs concernés.

Quel est le défi majeur pour la santé à Genève?
Le vieillissement. Notre objectif ne consiste pas à faire vivre les Genevois le plus longtemps possible, mais le plus longtemps possible en bonne santé, de manière harmonieuse, en restant indépendant.
S.D.

Des chiffres clés

Une personne sur trois développe un cancer au cours de sa vie en Suisse.

Les coûts des maladies cardiovasculaires s'élevaient à 16.8 milliards de francs en 2011 en Suisse, soit plus de 2'000 en moyenne par habitant.

La prise en charge des dépressions coûte plus de 10 milliards de francs par an en Suisse.  Soit 1'250 francs par habitant.  Rapportée à Genève, cette affection coûte environ 600 millions par an.

Près de 50% des rentes invalidité octroyées à Genève sont liées à des troubles psychiques.

De 1992 à 2012 la proportion des adultes en surpoids est passée de 26% à 41% à Genève.

Les troubles musculo-squelettiques sont la prèmière cause d'absence au travail pour raison de santé en Suisse.

Chaque année, 2'000 personnes meurent d'une infection liée aux soins dans les hôpitaux suisses (sur 70'000 qui en contractent une).

Le tabagisme est responsable d'un décès prématuré sur six en Suisse.  Genève est le canton qui compte le plus de fumeurs (30.3% de la population).  S.D.

http://www.amge.ch/2017/02/09/geneve-veut-aider-ses-habitants-a-vieillir-en-bonne-sante/

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