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13 févr. 2016

Appel de médecins pour faire reconnaître l’électrosensibilité

Photo JEAN-SEBASTIEN EVRARD. AFP
«Les électrosensibles existent mais ce sont des fantômes. On a voulu les faire exister. Il y a des médecins, des chercheurs qui s’en occupent mais le ministère de la santé ne tient pas compte de ces maladies émergentes», a déclaré Mme Rivasi, lors d’une conférence de presse.

«On soigne les gens mais on ne s’intéresse pas à l’environnement dans lequel ils vivent», a commenté pour sa part Mme Abeille. «C’est le même processus que l’amiante. Il a fallu 100 ans pour reconnaître que c’était mortel», a-t-elle estimé.

Appel de médecins pour faire reconnaître l’électrosensibilité
par AFP, liberation.fr, 11 février 2016

Une cinquantaine de médecins et professionnels de la santé ont exhorté jeudi le gouvernement à reconnaître l’électrosensibilité comme une pathologie ayant un impact sanitaire.

L’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques, qui serait causée par les antennes relais de téléphonie mobile ou les portables, provoquerait de multiples maux dont des troubles du sommeil, cognitifs, maux de tête.

«Cette pathologie étant complexe et multifactorielle, nous sommes démunis face à ces personnes, dont la souffrance physique est réelle et les symptômes avérés. Même si une controverse scientifique demeure à certains égards sur le sujet, ces patients existent et des réponses doivent leur être apportées médicalement pour atténuer leur souffrance», estiment les médecins signataires de cet appel à destination de la ministre de la santé.

L’électrosensibilité qui concernerait jusqu’à 2% de la population fait débat entre des scientifiques sceptiques et des patients qui s’estiment confortés par la justice, celle-ci ayant accordé en août une allocation de handicap à l’un des leurs.

Elle n’est pour l’heure pas officiellement reconnue comme maladie en France. Les signataires de l’appel mettent en avant le principe de précaution et réclament la création de «zones blanches» ou «refuge» (sans ondes électromagnétiques) pour les électrosensibles.

«Nous appelons ainsi solennellement l’Etat français et plus particulièrement la Ministre de la santé à faire de l’impact sanitaire des champs électromagnétiques une priorité sanitaire et de considérer ces patients, de plus en plus nombreux, qui sont pour la plupart en grande difficulté et précarité sociale», écrivent-ils.

Ils estiment qu’une «recherche indépendante et approfondie doit être menée sur le sujet».

Cet appel a été lancé à l’issue d’un colloque, à l’Assemblée nationale, sur les impacts sanitaires présumés des ondes électromagnétiques, à l’initiative de la députée et l’eurodéputée écologistes Laurence Abeille et Michèle Rivasi.

Dès 2005, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait reconnu l’existence de symptômes potentiellement graves, pouvant varier d’un individu à l’autre, mais elle estimait qu’il n’existait ni critères clairs pour un diagnostic, ni base scientifique permettant de faire le lien à une exposition aux champs électromagnétiques. Le conseil scientifique de la Commission européenne (Scenihr) est arrivé à la même conclusion en mars dernier.

«Les électrosensibles existent mais ce sont des fantômes. On a voulu les faire exister. Il y a des médecins, des chercheurs qui s’en occupent mais le ministère de la santé ne tient pas compte de ces maladies émergentes», a déclaré Mme Rivasi, lors d’une conférence de presse.

«On soigne les gens mais on ne s’intéresse pas à l’environnement dans lequel ils vivent», a commenté pour sa part Mme Abeille. «C’est le même processus que l’amiante. Il a fallu 100 ans pour reconnaître que c’était mortel», a-t-elle estimé.

Mme Rivasi et Mme Abeille ont regretté «l’incapacité du pouvoir politique» à se saisir de ce dossier, pointant du doigt les «lobbys des industriels divers et variés».

L’Agence nationale française de sécurité sanitaire (Anses) a décidé de faire un rapport sur l’électrosensibilité qui devrait être publié à l’automne.

Dans un rapport général publié en 2013, elle avait estimé que l’exposition aux ondes électromagnétiques pouvait provoquer des modifications biologiques sur les corps mais que les données scientifiques disponibles ne montraient pas «d’effet avéré sur la santé». Elle avait néanmoins recommandé de réduire l’exposition des enfants aux téléphones portables.

http://www.liberation.fr/societe/2016/02/11/appel-de-medecins-pour-faire-reconnaitre-l-electrosensibilite_1432741

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