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14 janv. 2012

Epidémie des troubles mentaux





J’aimerais signaler un livre très intéressant sur les maladies mentales aux Etats-Unis, “Anatomy of an Epidemic” de Robert Whitaker (2010), car c’est un problème qui touche de nombreux autres pays, surtout en Occident.  Ce livre est disponible en anglais.
            
Voici quelques statistiques pour la France (2010) : une personne sur 5 est touchée par une maladie mentale, soit 18,8% de la population.  Ces maladies coûtent 107 milliards d’euros par an, soit un tiers des dépenses de l’état :  20 milliards d’euros sont des dépenses directes (santé et médico-social) et 87 milliards d’euros indirectes (arrêts de travail, perte de qualité de vie).  Un  séjour hospitalier sur quatre a une durée supérieure à un an.  Près de 100 000 professionnels, dont 13 000 psychiatres, prennent en charge 12 millions de patients par an.  La maladie maniaco-dépressive (troubles bipolaires) touche 650 000 français et les schizophrénies, 635 000.  (Réf :  Fondation fondaMental – Dossier de Presse – janvier 2010.)  Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé – janvier 2011), la dépression touche 3 millions personnes en France.

L’auteur de ce livre explore de nombreuses études concernant les résultats de traitements des maladies mentales avant et après le développement de la psychopharmacologie dans les années 1950’s et 1960’s.   Ces résultats donnent la preuve d’une épidémie de maladies mentales créée par l'utilisation des psychotropes prescrits.


Whitaker analyse les études sur les principales maladies mentales: schizophrénie, anxiété, dépression, trouble bipolaire.  Ces études démontrent que dans le cas du traitement par les psychotropes : 1)  avant le développement de ces médicaments, la santé mentale d’une large majorité des patients diagnostiqués avec ces maladies s’améliorait et ces patients restaient en bonne santé sans médicaments;  2)  à court terme, un traitement par les psychotropes peut être efficace. Cependant, la prise de ces médicaments à long terme aggrave une maladie mentale, ce qui amène une rechute et souvent, une invalidité à vie.

Bien que l'industrie pharmaceutique veuille nous le faire croire, Il n’y a aucune preuve convaincante que la maladie mentale soit le résultat d’un déséquilibre chimique à l’intérieur du cerveau.  Les origines biologiques de ces maladies sont inconnues.  Les psychotropes agissent au niveau des connexions synaptiques qui se manifestent comme un comportement anormal, et soit, aggravent la maladie, soit créent de nouvelles maladies.  La prise des psychotropes à long terme altère le cerveau de telle façon que cela provoque un fonctionnement anormal et parfois une détérioration à vie.  Même à court terme, la prise de ces médicaments peut être nocive. Les antidépresseurs peuvent déclencher des épisodes maniaques qui caractérisent le trouble bipolaire.  Ceux qui prennent les psychotropes sur une longue durée deviennent plus malades que ceux qui n'en n’ont jamais reçu.  Le sevrage d’un tel traitement peut créer une souffrance terrible et aggrave l’état de santé.

Les interviews de l’auteur avec les patients souffrant de maladies mentales sont particulièrement dérangeantes.  A un enfant d'une dizaine d'années, on a prescrit un psychotrope parce qu'il faisait pipi au lit.  L’enfant, devenu invalide, a eu un traitement de 11 médicaments différents en 13 jours à l’hôpital. 

Tout un chapitre se rapporte à la prescription des psychotropes aux enfants. La profession psychiatrique constate : « Pendant les 30 dernières années, on a appris à diagnostiquer chez des enfants, des maladies du cerveau qu’on n’avait  pas remarquées avant, et à les soigner avec les psychotropes qui en font des adultes normaux. »

Voici ce que Whitaker dit concernant les « maladies mentales » des enfants :

Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) :  Dans les années 1960’s, on ne prescrivait les psychotropes qu'aux enfants hospitalisés à cause des risques d’effets secondaires.  En 1980, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux a reconnu le TDAH comme maladie mentale.  Aujourd’hui, cette maladie est « diagnostiquée » principalement par les enseignants qui se plaignent de l’indiscipline des enfants.  Aux Etats-Unis, 3,5 millions d’enfants entre 4 et 17 ans prennent les médicaments pour le TDAH, c'est-à-dire, un enfant sur 23.  On a dit que ces médicaments améliorent le comportement des enfants d’un point de vue social, mais ces enfants disent qu’ils sont moins heureux et souffrent d'une faible estime d'eux-mêmes.  Ces médicaments rendent un enfant solitaire et déprimé.  Ils n’améliorent pas ses performances scolaires mais le rendent seulement plus gérable.  Il n’y a pas d’amélioration à long terme.  Le comportement se détériore rapidement quand l’enfant cesse le traitement.  Le ritaline et d’autres médicaments qui traitent le TDAH peuvent induire de nombreux effets secondaires physiques, émotionnels et psychologiques.  On a observé que les enfants qui les prennent sont moins grands et pèsent moins.

Dépression:  Quand on a introduit le Prozac et d’autres médicaments similaires (ISRSs - inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine) sur le marché à la fin des années 1980 aux Etats-Unis, , un enfant sur 250,  âgé de moins de 19 ans  prenait déjà un antidépresseur.  Au passé, on considérait les changements d’humeur comme une caractéristique naturelle de la jeunesse.  Les antidépresseurs n’étaient pas plus efficaces que les placebos pour les enfants.  Aujourd’hui, un enfant sur 40 est traité pour  dépression.  Ces médicaments peuvent augmenter le risque de suicide, aggravent les symptômes émotionnels, cognitifs et comportementaux et, après des années de consommation,  peuvent aussi induire une dépression chronique.

Trouble bipolaire:  De 1995 à 2003, les cas des troubles bipolaires se sont multipliés par 40.  Auparavant, l’apparition initiale du trouble bipolaire chez l’enfant avait lieu entre 15 et 19 ans, et plus souvent, vers 20 ans, mais jamais chez l’enfant de moins de 13 ans.  Dans les rares cas où cette maladie apparaissait chez les jeunes enfants, on trouvait qu’auparavant on leur avait prescrit les médicaments pour traiter le TDAH et la dépression, ce qui avait déclenché du mania.  Les médecins continuent de dire que ces médicaments "démasquent" le trouble bipolaire.  Suite à la prescription répandue des médicaments pour traiter le TDAH et la dépression, une épidémie de trouble bipolaire a éclaté à raison de 1 enfant sur 50.  Souvent, le fait d’appartenir à une famille dysfonctionnelle, la colère et d’autres problèmes comportementaux qui en résultent,  est diagnostiqué par erreur comme « trouble bipolaire. »

On prescrit les psychotropes à de tout jeunes enfants de 2 ans pour traiter un “trouble mental” et même pour prévenir l’apparition de ces troubles.  Les médicaments atypiques antipsychotiques (risperidone/Risperdal, olanzapine/Zyprexa) sont prescrits pour les maladies mentales.  Ils sont particulièrement dangereux car ils peuvent provoquer un dysfonctionnement métabolique, des anormalités hormonales, le diabète, l’obésité, le déclin cognitif.  Souvent, d’autres médicaments sont prescrits pour mitiger les effets des psychotropes.  Les enfants qui continuent de consommer ces « cocktails de médicaments » jusqu’à l’âge adulte risquent une mort prématurée.


En 2008, un  jeune adulte  sur 15 aux Etats-Unis, âgé de 18 à 26 ans, était atteint  d' une maladie mentale grave, dont 680 000 avec un trouble bipolaire et 850 000 avec une dépression majeure.

Le public doit comprendre que, à la longue, les psychotropes causent plus de mal que de bien, et que les approches non-médicamenteuses pour traiter les maladies mentales sont plus efficaces.  Malheureusement, les médias et la profession psychiatrique complotent avec l’industrie pharmaceutique pour nous cacher la vérité sur l’efficacité de ces médicaments.  Dans une société où tout s'accélère, il n’y a ni le temps ni les ressources pour se consacrer à un traitement sans médicament.  Il est plus facile d’avaler un comprimé comme solution rapide.  L’assurance maladie rembourse le coût d’une courte visite médicale pour prescrire un médicament.  Seule une partie des coûts d’une psychothérapie, parfois plus efficace, est remboursée.  Les psychiatres peuvent voir plus de patients et ainsi, gagnent plus d’argent.  Ils contribuent également à une culture de consommation de médicaments en offrant leurs services comme consultants auprès des compagnies pharmaceutiques, qui les en récompensent généreusement.

Voir CCDH – Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme – CCDH France - www.ccdh.fr  et CCDH Suisse romande – www.ccdh.ch pour plus d’informations.

par Meris Michaels

1 commentaire:

  1. En voyant le statistique, je pense que le nombre des personnes atteint de maladie mentale est troublant.

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